Et Si… : Réimaginer Ma Vie à Travers Mes Rêves et Aspirations.

Par Edwige MOUAKA

Il y a des moments dans la vie où l’on s’arrête, et on se retourne pour contempler le chemin parcouru. On observe les décisions que l’on a prises, les événements que l’on a vécus, les personnes que l’on a rencontrées. Et parfois, on ne peut s’empêcher de se poser une question : « Que se serait-il passé si j'avais fait d’autres choix ? » Cette réflexion, je l'ai souvent eue, peut-être plus souvent que je ne le devrais. Elle m'a conduite à imaginer la vie que j’aurais voulu avoir. Mais ce n’est pas un simple exercice de rêve. C’est une plongée dans mes propres réalités, dans les leçons que j’ai apprises et dans la manière dont j'essaie encore de créer la vie qui me ressemble vraiment.

L'écriture : une passion mise en veille

Depuis mon plus jeune âge, les mots ont toujours eu une place spéciale dans ma vie. Je me souviens encore de ces longues heures passées, seule dans ma chambre, avec un carnet ouvert, à laisser mon imagination courir librement. Les mots étaient mes compagnons, ma manière de donner un sens à ce que je vivais, d'explorer mes émotions. Écrire me permettait de transformer mes peines, mes doutes, mes joies en quelque chose de tangible, quelque chose de beau. C'était une forme d’expression qui me venait naturellement.

Mais la vie, avec ses exigences, a rapidement détourné mon attention de cette passion. Il y avait des études à poursuivre, une carrière à construire, des responsabilités à assumer. Je me suis alors convaincue que l’écriture était un rêve d’enfant, une activité qui n'avait pas sa place dans la réalité adulte. Il fallait être « raisonnable », comme on me l’a souvent dit. Alors, j’ai relégué ce rêve au second plan, en pensant que je pourrais m’en passer.

Et pourtant, malgré les années, malgré les détours, ce besoin d’écrire n'a jamais vraiment disparu. Il restait là, caché dans un coin de mon esprit, attendant le moment où je serais prête à lui accorder de nouveau de l'importance. Si j'avais osé y croire dès le début, si j'avais eu le courage de faire de l’écriture ma priorité, ma vie aurait sûrement pris une toute autre direction. J'aurais peut-être voyagé à travers le monde, recueillant des histoires, observant des paysages inconnus, et mettant tout cela en mots. Peut-être aurais-je écrit des livres qui touchent les âmes, des récits capables de réconforter, d'inspirer, de pousser à la réflexion.

Aujourd’hui encore, l’écriture me permet de retrouver cette partie de moi-même que j’ai trop longtemps mise de côté. Elle est devenue une forme de guérison, un moyen de renouer avec mes aspirations profondes. Ce que cette réflexion m’a appris, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour raviver une passion. Même si je n’ai pas pris le chemin que j’avais initialement rêvé, j'ai le pouvoir, aujourd'hui, de redéfinir ma vie et d’intégrer l’écriture, cette partie de mon âme, dans mon quotidien.

Les relations : un miroir de soi-même

Les relations humaines sont sans doute ce qui nous définit le plus profondément. Elles façonnent notre perception du monde, influencent notre bien-être, et jouent un rôle crucial dans la manière dont nous nous voyons nous-mêmes. J'ai eu la chance de rencontrer des personnes merveilleuses, mais j'ai aussi traversé des relations difficiles, qui m'ont parfois fait plus de mal que de bien.

Quand je repense à la vie que j’aurais voulu avoir, je réalise que j'aurais souhaité être plus sélective dans mes relations. Combien de fois ai-je accepté des relations qui ne me servaient pas, simplement par peur de la solitude, ou par crainte de décevoir ? Combien de fois ai-je laissé des personnes entrer dans ma vie, sans vraiment me demander si elles correspondaient à mes valeurs, à mes besoins profonds ? Il est facile de tomber dans ce piège, de s’entourer de personnes par habitude, par obligation, sans se poser les bonnes questions. Et pourtant, avec le recul, je comprends que la qualité de nos relations détermine grandement la qualité de notre vie.

Dans la vie idéale que j’imagine, je me serais entourée de personnes bienveillantes, sincères, qui m'auraient soutenue dans mes moments de doute, qui m'auraient poussée à aller au-delà de mes peurs. J'aurais privilégié les amitiés fondées sur la confiance, l'honnêteté, et le respect mutuel. Et surtout, j'aurais appris plus tôt à poser des limites, à reconnaître les relations toxiques et à m'en éloigner. Cela n’a pas toujours été facile. Il y a eu des moments où j’ai dû faire le choix douloureux de rompre avec des relations qui ne me nourrissaient pas, et ce fut une des leçons les plus difficiles de ma vie.

Ce que j’ai appris, c’est que l’amour de soi commence par les relations que l’on choisit de cultiver. Il est essentiel de s'entourer de personnes qui nous élèvent, qui partagent nos valeurs et qui sont là pour nous, non pas seulement par intérêt, mais par véritable affection. Les relations toxiques nous tirent vers le bas, nous privent de notre énergie et de notre estime de soi. À mesure que je grandis, je prends conscience de l'importance de me protéger, d'investir dans des relations qui apportent de la lumière dans ma vie, et de lâcher prise sur celles qui ne font que m'assombrir.

La soif de savoir, une quête sans fin

La curiosité a toujours fait partie de ma nature. J’ai toujours ressenti ce besoin d'apprendre, de comprendre, de découvrir de nouveaux horizons. Dans la vie que j’aurais voulu avoir, cette curiosité intellectuelle aurait occupé une place centrale. J'aurais exploré des disciplines diverses, peut-être suivi des études plus poussées dans des domaines aussi variés que la philosophie, les sciences, ou l'art. Cette soif de savoir m’aurait permis de mieux appréhender le monde, de le comprendre dans sa complexité, et de m'épanouir à travers cette quête constante de connaissance.

Mais la réalité est souvent plus contraignante. Le quotidien, les responsabilités, et la nécessité de subvenir à nos besoins nous empêchent parfois de nous consacrer pleinement à ce qui nous passionne. Il y a eu des moments où j’ai laissé cette curiosité s’éteindre, submergée par les exigences de la vie. J’ai abandonné des rêves d’études, repoussé des opportunités d’apprendre, simplement parce que le temps ou les moyens me manquaient.

Cependant, ce que cette réflexion m’a appris, c’est qu’il n'est jamais trop tard pour se reconnecter à sa curiosité. L'apprentissage est un voyage sans fin, qui ne s'arrête jamais, même lorsque l’on pense avoir pris un chemin différent. Aujourd’hui encore, je cherche à cultiver cette curiosité. Je lis, je questionne, je cherche à comprendre ce qui m’entoure. J’ai compris que la curiosité est un puissant moteur de réinvention personnelle. C’est elle qui nous pousse à sortir de nos zones de confort, à explorer de nouveaux territoires, et à découvrir des parties de nous-mêmes que nous ne soupçonnions pas.

Un impact, aussi petit soit-il

Depuis toujours, j’ai eu ce désir de contribuer à quelque chose de plus grand que moi. Dans la vie que j’aurais voulu avoir, mon engagement envers les autres aurait été au centre de tout ce que je faisais. J’aurais voulu consacrer plus de temps et d’énergie à des causes qui me tiennent à cœur, qu’il s’agisse de la protection de l’environnement, de la défense des droits humains, ou de la lutte pour l’égalité des chances. Mon travail aurait eu un sens profond, un but qui dépasse le simple accomplissement personnel.

Mais, avec le temps, j’ai appris que l’impact que nous avons sur le monde ne se mesure pas uniquement en termes de grandeur. Il ne s'agit pas nécessairement de changer le monde de manière spectaculaire, mais plutôt de faire une différence, même à petite échelle. Aider un voisin, offrir une oreille attentive à un ami, participer à une action bénévole, tout cela compte. Chaque petit geste peut contribuer à améliorer la vie de quelqu’un, et c’est cela qui, au final, fait la différence.

Ce que j'ai compris, c'est que l'impact que nous avons ne se limite pas à des actes héroïques ou grandioses. Il réside dans la manière dont nous interagissons avec les autres, dans les petites actions du quotidien qui, mises bout à bout, finissent par créer un changement positif. Il est facile de se sentir impuissant face à l'ampleur des problèmes mondiaux, mais je crois profondément que chacun de nous peut, à son échelle, apporter quelque chose de bon. C'est cette accumulation de petits gestes qui, ensemble, créent un impact durable.

Trouver l’équilibre : une quête incessante

Enfin, il y a cette notion d’équilibre, un concept qui semble insaisissable pour tant d'entre nous. Dans la vie que j’aurais voulu avoir, j’aurais trouvé cet équilibre parfait entre travail, passions, et moments de repos. Chaque journée aurait été harmonieusement rythmée, entre des moments de productivité et des pauses bien méritées. J’aurais su dire « non » quand il le fallait, refuser les responsabilités excessives, et m’accorder des moments de douceur, pour moi-même et pour ceux que j’aime.

Mais la réalité est souvent plus complexe. Il est facile de se laisser emporter par le rythme effréné du quotidien, de se perdre dans les obligations professionnelles, et d'oublier de prendre soin de soi. J’ai souvent ressenti ce déséquilibre, cette impression d’être constamment en train de courir, sans jamais m’accorder le temps de m’arrêter pour respirer. Mais ce que j’ai appris, c’est que l'équilibre n'est pas une destination fixe, mais un état d’esprit que l’on doit cultiver chaque jour.

Trouver cet équilibre demande une certaine discipline, mais aussi de la bienveillance envers soi-même. Il faut apprendre à reconnaître ses propres limites, à écouter son corps et son esprit, et à s’accorder le droit de ne pas toujours être productif. La nature, la musique, la lecture, et les moments passés avec mes proches sont devenus pour moi des refuges, des moments de répit dans une vie parfois chaotique. Et j’ai compris que cet équilibre est fragile, qu’il ne peut être maintenu en permanence, mais qu’il est essentiel de le rechercher, jour après jour.

Conclusion : Reprendre les rênes de sa vie

La vie que j’aurais voulu avoir n’est peut-être pas celle que je vis aujourd’hui, mais cette réflexion m'a permis de comprendre que le pouvoir de transformer ma vie est entre mes mains. Ce n’est pas un reniement de ma réalité actuelle, mais une prise de conscience que les rêves que j’ai laissés de côté peuvent encore être réalisés. Les regrets ne sont pas des chaînes, mais des indicateurs, des signaux qui nous montrent où notre cœur aspire encore à aller.

Chaque jour est une nouvelle opportunité de réinventer sa vie, de la façonner selon ses désirs profonds. Il n’est jamais trop tard pour aligner notre réalité avec nos aspirations. La vie que j’aurais voulu avoir est peut-être encore devant moi, et il ne tient qu’à moi de la construire, un pas à la fois.


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